KIM Myoung Nam 김명남

Ecritures blanches

  

Il y a d’abord ces espaces blancs que l’on approche avec attention, avec précaution, avec le respect que l’on témoigne à ce qui recèle un mystère délicat. Là s’énonce un langage. Discret, il effleure le silence puis la surface immaculée du papier et se murmure en nuances.

…………

 

Il faut s’approcher de ceux que l’on aime pour en entendre battre le cœur.

Il faut s’approcher et se mettre à l’écoute des œuvres de KIM Myoung Nam pour percevoir l’imaginaire sonore qu’elles suggèrent.

………….

 

Ailleurs, on entend la pointe sèche qui se pose sur le papier avant d’en libérer les fibres en brefs arrachements. Le geste répété, patient et ardent induit le rythme du souffle et le souffle ouvre lui les chemins vers « l’Ile cachée du cœur » telle que la nomme l’artiste.

 

L’Ile cachée du cœur et ses réminiscences… Le bruissement du vent, celui des d’herbes tremblant dans la lumière, le son obstiné des tambours lors de fêtes de villages, le murmure réitéré des prières.

 

De son pays natal, KIM Myoung Nam célèbre la portée symbolique du blanc associé à la pureté, la persévérance et l’intégrité. De sa vie intérieure, elle restitue la palpitation subtile et exigeante.

Ses écritures blanches ouvrent au regardeur l’espace de la contemplation et celui d’une harmonie retrouvée.

Il y a un émerveillement à découvrir ce que leur langage révèle d’un rapport au monde, vif, attentif et prévenant.

Il y a une joie à y saisir la vivacité d’une quête d’absolu qui invite revenir à soi-même par un cheminement sensible.

Il y a un sentiment profond de paix à partager ces paroles secrètes, libérées de toute préoccupation signifiante et à se laisser conduire par leur poésie initiatique.

                                                                                                                                           Cécile Becker