HONG Younghee 홍영희
L’idée à l’origine de mon travail prend source dans un questionnement sur notre réalité, vue comme un espace caractérisé par la dualité, et qui ne tiendrait qu’en fonction des relations, des liens tissés entre les éléments composant notre environnement. Cet environnement peut être soit naturel ou artificiel, soit matériel ou immatériel. Cette réflexion m’a conduit à interroger ce que pouvaient être les limites physiques ou mentales d’une identité culturelle, sociale ou politique: une zone frontalière qui à la fois sépare et lie une entité à une autre. Cette zone engendre toutes sortes de communications et d’échanges, rationnels ou irrationnels, conscients ou inconscients, visibles ou invisibles qui constituent le paysage de notre réalité ainsi que l’histoire d’un être, d’un lieu, voire même d’une culture. Depuis 1990, j'ai exploré la notion de lien, d'abord le lien comme interface, où la métaphore de la « Peau » est utilisée pour rendre visible à la fois la séparation tout en constituant un médium entre un être et son environnement. Ensuite, le lien comme rassemblement fort des contraires, lorsque la matérialité brute du ligotage ou de la couture unifie de manière visible et assumée ce qui aurait dû être séparé - comme pour tenter de résoudre dans une dynamique nouvelle un conflit fondamental. Chaque expérience plastique suggère un degré ou un type de lien différent : couture, collage, ligotage, cerclage, serrage, agrafage, juxtaposition, etc. Actuellement, je m'interroge sur la fragilité de l'équilibre et l'incertitude des liens. Elles renvoient à l'incertitude induite par la dynamique permanente de l'interaction avec l'environnement, que chacun d'entre nous essaie de surmonter en recréant ou réadaptant constamment ses liens avec ce qui nous entoure.